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Dyslexie

La dyslexie est un trouble neurodéveloppemental spécifique de la lecture et un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit.

Définition scientifique

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), "la dyslexie relève d’une difficulté durable d’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son automatisme chez des enfants intelligents, normalement scolarisés et indemnes de troubles sensoriels ou psychologiques préexistants". L’OMS indique que la dyslexie concerne 8 à 12 % de la population.

Dans le DSM-5 (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux), la dyslexie est classifiée comme étant un Trouble Spécifique des Apprentissages (TSAp).
Il y est spécifié que la dyslexie est un autre terme utilisé pour décrire un ensemble de problèmes d’apprentissage caractérisés par des difficultés dans la reconnaissance exacte et fluide des mots, un mauvais décodage et des difficultés en orthographe.

Il est nécessaire de distinguer la dyslexie développementale de la dyslexie acquise.
La dyslexie acquise fait suite, par exemple, à une lésion cérébrale.
La dyslexie développementale s’inscrit au cours du développement cérébral de l’enfant.
La suite de l’article concerne la dyslexie développementale.

Pour y voir plus clair

En juin 2015, l’académie nationale de médecine dans une séance dédiée aux "troubles spécifiques des apprentissages chez l’enfant" a estimé que 8% des enfants en âge scolaire étaient concernés par ces troubles (chiffre publié dans le rapport de septembre 2015).

En ce qui concerne plus spécifiquement la dyslexie, en l’absence d’études d’envergure, le taux annoncé de dyslexiques dans la population varie entre 4 et 8%.

La dyslexie est le trouble le plus connu de la liste des troubles dys. Pour autant, on ne devrait pas parler de la dyslexie mais des dyslexies car le trouble peut prendre jusqu’à 19 formes différentes (cf. conférence du 10 février 2015 de Naama Friedmann).

Plus simplement, on distingue trois types de dyslexie :
La dyslexie phonologique : c’est la forme la plus fréquente (60% des cas). Elle se caractérise par une difficulté à connaître les règles d’association « graphèmes-phonèmes ». Pour être plus explicite, la dyslexie rend difficile l’association entre la lettre et le son. C’est la procédure dite d’assemblage qui est perturbée.
La dyslexie de surface (ou dyslexie lexicale) : elle concerne 10 à 30% des cas. Elle se caractérise par une difficulté à reconnaître visuellement la forme du mot. La dyslexie atteint dans ce cas la procédure d’adressage, qui sert à lire de manière automatique et rapide.
La dyslexie visuo-attentionnelle : c’est une forme plus rare de dyslexie. Elle résulte d’une difficulté à se focaliser visuellement lors de la lecture. Elle entraîne des inversions ou des omissions de lettres, des sauts de lignes, des retours en arrière au cours de la lecture.

Les personnes dyslexiques peuvent présenter un seul type de dyslexie ou une combinaison des types. La gravité du trouble est différente d’un individu à l’autre.
Quelque soit la forme de dyslexie, elle implique un déficit au niveau de la lecture : déficits persistants dans les procédures de décodage des mots écrits, faible fluence en lecture et faibles compétences en orthographes.
Les dyslexiques éprouvent des difficultés de compréhension et de mémorisation des textes qu’ils lisent. En revanche, la compréhension s’améliore lorsqu’une tierce personne leur lit le texte.

Les manifestations de la dyslexie

Les manifestations de la présence d’une dyslexie apparaissent dès les premiers moments de l’apprentissage et sont sources de difficultés scolaires.

Chez l’enfant, plusieurs signaux sont repérables :
Une lecture lente, hésitante, avec des erreurs
Difficulté à découper les mots dans une phrase
Une discordance entre l’oral et l’écrit liée à une difficulté à comprendre les textes
Une difficulté à identifier de nouveaux mots à l’écrit
Une écriture lente et difficile (parfois illisible)
Une orthographe défaillante
Une discordance entre l’investissement de l’élève et ses résultats
Grande fatigabilité, grande lenteur
Difficultés d’organisation, problème de mémoire de travail

Chez l’adulte, des signaux similaires sont également visibles :
Difficulté à lire, y compris à haute voix ;
Difficulté à comprendre certains traits d'humour ou certains proverbes ;
Problèmes d'orthographe ;
Difficulté à résumer une histoire, un document
Difficulté à prendre des notes

Lorsque l’on se met dans la peau d’un dyslexique, on comprend mieux l’origine de ces signaux...

Exemple
Vous êtes un élève dyslexique en classe de CE1 et vous avez 10 minutes pour résoudre ce problème :
Monsieur etma damare novon deupari achameau nit. Ladisten cet deux 600 Km lavoix tureconsso me 10 litr rausan quil aumaître. Ilfocon thé 18€ deux pé âge d'aux taurou tet 8€ dere papour désjeu néleumidit. Les sens kou tes 1€ leli treu ilpar ta 8 eureh. Kélai laconso mas siondes sans ? Quélai ladaipan setota lepour levoiaje ?

Si vous avez mis plus de 10 minutes, c’est zéro…

En lisant l’énoncé tel que suit, cela devient immédiatement plus facile :
Monsieur et Madame Renaud vont de Paris à Chamonix. La distance est de 600 km et la voiture consomme 10 litres au cent kilomètres. Il faut compter 18€ de péage d'autoroute et 8€ de repas pour déjeuner le midi. L'essence coûte 1€ le litre. Ils partent à 8 heures. Quelle est la consommation d'essence ? Quelle est la dépense totale pour le voyage ?

On peut comprendre, à la lueur de cet exemple, les difficultés que rencontrent les personnes dyslexiques et cela éclaire également sur les autres conséquences que la dyslexie peut générer.

Chez l’enfant, on trouve :
Les difficultés à traiter l’écrit et donc à suivre en classe. Cela peut entrainer des comportements inadaptés : agitation, inattention, absence de goût pour lire, indifférence
Mauvaise tenue des cahiers scolaires (illisibles, incomplets, rendant l’étude des leçons et les devoirs compliqués)
Difficultés d’apprentissage dans de nombreuses matières
Problème de compréhension des sujets écrits
Tendance à ne pas mémoriser l’alphabet, les jours de la semaine
Problèmes de coordination, de motricité
...

Les études scientifiques de la dyslexie à l’âge adulte sont, pour le moment, majoritairement effectuées auprès d’étudiants. On trouve cependant des traits de fonctionnement remarquables :
Une lecture lente
Une sensation de difficultés de compréhension de l’écrit (liée surtout au décodage lent et fastidieux)
Des difficultés à lire des polices de caractère marginales
Un évitement de la lecture à haute voix
Des difficultés de concentration
Des difficultés de gestion du temps, d’organisation
Des difficultés pour aider ses enfants pour les devoirs, notamment pour la lecture
Des difficultés à prendre des notes en réunion
Des fautes d’orthographe dans les écrits
Un emploi erroné des mots

Même s’il existe des manifestations de la dyslexie repérables, il est nécessaire qu’un diagnostic précis, étayé par les bilans de professionnels médicaux et paramédicaux, soit posé par le médecin. C’est ce bilan qui permet de déterminer les rééducations, les aménagements, les compensations à mettre en œuvre pour que la scolarité ou le parcours professionnel se déroule dans les meilleures conditions.

Le diagnostic de la dyslexie

Le repérage des signaux précédemment cités sont des indices pour identifier une éventuelle dyslexie mais ils ne sont pas suffisants et un parcours coordonné par un médecin est nécessaire pour aboutir à la conclusion de la présence ou pas du trouble.

Chez l’enfant, ce sont souvent les enseignants qui signalent les difficultés aux parents.
Un enseignant ne peut, en aucun cas, poser un diagnostic.
Les parents doivent consulter leur médecin traitant ou le pédiatre de l’enfant afin que soit engagé le parcours de diagnostic.
Selon ses propres observations et les signaux repérés, le médecin choisira les examens et bilans à réaliser afin de déterminer l’origine exacte des signaux, en vérifiant, par exemple, qu’ils ne sont pas liés à des problèmes de vision, ou d’audition.
Le médecin pourra donc orienter la famille auprès de différents professionnels médicaux et paramédicaux :
Médecin ORL
Ophtalmologue / ophtalmologiste
Orthophoniste
Psychologue / Neuropsychologue
Psychomotricien
Ergothérapeute
Orthoptiste
...

Il est essentiel que le parcours soit coordonné par le médecin généraliste ou le pédiatre afin qu’il puisse, à la lumière des bilans et examens, poser un diagnostic différentiel.

Adulte, en cas de suspicion de dyslexie, il est nécessaire de s’adresser à son médecin traitant ou au médecin du travail. Comme pour un enfant, le médecin aura besoin des bilans de l’orthophoniste et/ou de l’ergothérapeute ainsi que de celui du psychologue / neuropsychologue afin de pouvoir établir le diagnostic.

Pour l’adulte, en cas de suspicion de dyslexie, il est nécessaire de s’adresser à son médecin traitant ou au médecin du travail.

Selon la gravité de la dyslexie, il pourra être judicieux de déposer un dossier auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
Pour les enfants, la MDPH pourra alors proposer un Plan Personnel de Compensation (PPC) qui peut contenir des aménagements de scolarité, une aide financière aux soins, aux aides, et une attribution de matériel adapté.
Pour les adultes, la MDPH pourra attribuer la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) qui ouvre à un certain nombre de droits.

Pour les enfants comme pour les adultes concernés par la dyslexie, Cécile Perret Conseil propose plusieurs solutions complémentaires aux prises en charge médicales et paramédicales, visant, notamment, à vous accompagner dans l’élaboration de dossier MDPH ou encore dans vos relations avec le système scolaire.

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