Dyscalculie
La dyscalculie est un trouble neurodéveloppemental spécifique des activités numériques.
Définition scientifique
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la dyscalculie (trouble des apprentissages) comme étant un trouble spécifique, significatif et durable du traitement des nombres, sans cause sensorielle ou psychiatrique, chez un enfant d’intelligence normale.
Dans le DSM 5 (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux), la dyscalculie correspond à un trouble spécifique des apprentissages avec déficit du calcul. Il y est indiqué que "la dyscalculie est un autre terme utilisé pour décrire un ensemble de problèmes caractérisés par des difficultés à traiter des données numériques, à apprendre des faits arithmétiques et à réaliser des calculs exacts et fluides. Si le terme de dyscalculie est utilisé pour définir cet ensemble spécifique de difficultés mathématiques, il est important de préciser également toute difficulté supplémentaire éventuellement présente, telle que des difficultés de raisonnement mathématique ou de raisonnement verbal correct."
Pour y voir plus clair
La dyscalculie concerne, selon les études, entre 1,3 et 10,3% de la population. En France, le chiffre avancé est de 3 à 4%. La dyscalculie est majoritairement associée à d’autres troubles des apprentissages. Il est rare de la trouver isolée d’autres troubles (1% de la population).
Parler de la dyscalculie au singulier est une erreur car il en existe plusieurs formes dont les impacts sont différents. Les classifications des dyscalculies ont évolué au fur et à mesure des connaissances. Dans la littérature, les formes de dyscalculies que l’on peut trouver sont mentionnées ci-après.
La dyscalculie des faits arithmétiques appelée aussi dyscalculie arithmétique : difficultés de mémorisation des tables de multiplication et des faits arithmétiques simples (aucune automatisation, pas de stratégie)
La dyscalculie du traitement numérique (transcodage) ou dyscalculie numérale : écriture et lecture des nombres déficitaires, écriture et lecture des nombres lentes et sources d’erreurs
La dyscalculie procédurale : difficultés dans l’apprentissage des procédures, mauvaise position des chiffres dans l’espace, omission des retenues, mauvaise interprétation de signes
La dyscalculie visuo-spatiale : difficultés de dénombrement d'une collection, d'alignements des nombres, d'orientation droite gauche
La dyscalculie attentionnelle séquentielle : difficultés à apprendre et à restituer correctement les faits arithmétiques, nombreuses erreurs dues à un mauvais enchaînement d’étapes dans la résolution de tâches mathématiques accompagnées par des fautes d’inattention
Les dyscalculies peuvent se mixer, amplifiant alors les difficultés.
Les manifestations de la dyscalculie
Les manifestations sont différentes selon la forme de dyscalculie et selon son degré.
Parmi les signaux repérables, on trouve :
Difficultés dans l’apprentissage des tables d’addition et de multiplication
Difficultés dans la résolution d’additions et de soustractions simples
Problème de lenteur car utilisation du comptage (sur les doigts)
Erreurs lors du dénombrement (c’est-à-dire, difficulté à compter les objets un à un)
Erreurs de lecture de nombres (20016 lu "deux cent seize")
Erreurs lexicales : le chiffre 9 peut être lu 1
Erreurs de syntaxe : trois mille quatre cent écrit 3 1000 4 100
Difficulté de comparaison de nombre (< et >)
Mauvaise maîtrise des algorithmes et des problèmes dans la résolution des calculs écrits, fautes au niveau du sens des opérations ou dans la maîtrise des priorités dans une chaîne de calcul. Par exemple pour résoudre : 4 + 2 x 5, le dyscalculique va d’abord calculer 4 + 2 = 6 puis 6 x 5 et non 2 x 5 = 10 puis 4 + 10. Il va également souvent oublier les retenues lors de soustractions ou mal interpréter les signes
Confusion des signes arithmétiques (x pour +, confusion ><)
Difficultés à disposer dans l’espace graphique les opérations (erreurs d’alignement des chiffres en colonnes)
Difficultés d’orientation gauche-droite...
Mais ces difficultés mathématiques vont également avoir un impact sur la vie de tous les jours, par exemple :
Difficulté à suivre une recette de cuisine
Mauvaise gestion du temps et difficultés à lire l’heure
Évitement de certains jeux afin de ne pas montrer ses difficultés à ses camarades
Mauvaise gestion de l’argent, etc...
La dyscalculie est assez souvent, mais pas toujours, accompagnée de dyslexie (difficulté d'apprentissage du langage).
Le diagnostic de la dyscalculie
Si des symptômes de dyscalculie sont repérés, il est nécessaire de consulter un médecin qui orientera vers les professionnels adéquats pour les bilans qui lui permettront d’établir un diagnostic, et selon le besoin, de préconiser une rééducation.
Le médecin pourra notamment orienter le patient vers les professionnels suivants :
Psychologue / Neuropsychologue
Orthophoniste
Ergothérapeute
…
Pour le choix de l’orthophoniste, il peut être intéressant de s’adresser à un professionnel ayant suivi une spécialisation dans le domaine des dyscalculies et des troubles logico-mathématiques.
Il est essentiel que le parcours soit coordonné par le médecin généraliste ou le pédiatre afin qu’il puisse, à la lumière des bilans et examens, poser un diagnostic différentiel.
Une fois le diagnostic posé, les pistes de rééducation, d’adaptation ou d’aménagement pourront être déterminées.
Selon la gravité de la dyscalculie, il pourra être judicieux de déposer un dossier auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH).
Pour les enfants, la MDPH pourra alors proposer un Plan Personnel de Compensation (PPC) qui peut contenir des aménagements de scolarité, une aide financière aux soins, aux aides, et une attribution de matériel adapté.
Pour les adultes, la MDPH pourra attribuer la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) qui ouvre à un certain nombre de droits.
Pour les enfants comme pour les adultes concernés par la dyscalculie, Cécile Perret Conseil propose plusieurs solutions complémentaires aux prises en charge médicales et paramédicales, visant, notamment, à vous accompagner dans l’élaboration de dossier MDPH ou encore dans vos relations avec le système scolaire.